Comments
11 years ago
spéciale dédicace +Laurent Lefebvre#samarcanda Il y avait une grande fête dans la capitaleparce que la guerre étaitfinie.Les soldats étaient tous rentrés chez eux etils avaient jeté leursuniformes.Dans la rue, on dansait et on buvait du vin,les musiciensjouaient sans interruption.C’était le printemps et les femmes pouvaient,après de si longues années,reprendre leurs hommes dans les bras. A l’aube,on éteignit les feux de campet ce fut exactement à ce moment-là qu’au milieude la foule,l’espace d’un instant, un soldat eut l’impression de voirunefemme vêtue de noirqui le regardait avec des yeux méchants.rire, rire,rire encore,Maintenant la guerre ne fait pas peur,les uniformes brûlentdans le feu du soirle vin brûle et rassasie les gorges,musique detambourins jusqu’à l’aurore,le soldat qui dansa toute la nuitvit aumilieu de la foule cette femme noire,il vit que c’était lui qu’ellecherchait et il prit peur.“Sauve-moi, sauve-moi, grandsouverain,fais-moi m’enfuir, m’enfuir d’ici,au défilé elle était près demoi,et me regardait méchamment- Donnez-lui, donnez-lui unanimal,fils de l’éclair, digne d’un roi,vite, plus vite pourqu’il puisses’enfuir,donnez-lui la bête la plus rapide- dépêche-toi, cheval,dépêche-toi je t’en priejusqu’à Samarcanda, je te mèneraine t’arrêtepas, vole je t’en prieva aussi vite que le vent et je serai saufoh ohcheval‚ oh‚ oh cheval‚ oh oh cheval‚ oh oh‚”Des fleuves puis des champs,puis l’aube était violette,et blanches furent les tours qu’il touchaenfin,ma il vit au milieu de la foule cette femme noireet, lasse defuir, il baissa la tête :“Tu étais parmi les gens de la capitale,je saisque tu me regardais méchamment,je me suis enfui au milieu des grillons etdes cigales,je me suis enfui mais je te retrouve ici !- Tu te trompes,tu fais erreur, tu te trompes, soldatmoi, je ne te regardais pasméchamment,c’était juste un regard étonné,que faisais-tu là-basavant-hier ?Je t’attendais ici pour aujourd’hui à Samarcandatu étaistrès loin il y a deux jours,j’ai craint que pour suivre le groupetun’arrives pas ici à temps.Ce n’est pas si loin que ça,Samarcanda‚dépêche-toi, cheval‚ vite par là…j’ai chanté avec toi toutela nuitva aussi vite que le vent et il y arriveraoh oh cheval‚ oh‚ ohcheval‚ oh oh cheval‚ oh oh”Roberto Vecchioni - Samarcanda